EGYPTE

Lorsque j'étais adolescente dans les années 80 (oups et oui, j'ai 37 ans au fait!), j'ai vécu en Egypte non loin d'Alexandrie. Mon beau-père travaillait à 'étranger et comme sa mission en Egypte devait durer plusieurs années, ma mère et moi somme allées le rejoindre.

Je me souviens de notre arrivée au Caire. Nous survolions cette ville de lumière et je prenais conscience des différences énormes de reliefs et de courbes qui existent entre nos deux continents. C'était magique et en même temps inquiétant car on perd un peu ses repères.

Lorsque nous sommes sorties de l'aéroport, la chaleur nous est tombée dessus comme une chape de plomb, si bien, que nous avions l'impression, ma mère et moi, d'être différentes, ralenties, c'était très étrange...et le bruit constant des klaxons nous a remis les pieds sur terre. C'est fou, les gens conduisaient n''importe comment, il n'y avait que le klaxon qui comptait et servait de code de la route...

La suite au prochain épisode...si vous le voulez. Birdy Nefertiti.

Oui, s'il te plait, ne tarde pas trop, j'en reve d'aller en Egypte, alors mets moi l'eau à la bouche..........................

la suite, la suite, la suite !!!
allez birdy, ne te fais pas prier!!!! :farao: :farao: :farao: :farao:

2ème épisode:

Je n'avais jamais vu de dos d'âne ( ils sont apparus en France bien après) et bien en Egypte, il en avait partout, c'était infernal les bonds qu'on faisait dans la rues du Caire, en fait c'est parce que là-bas, les feux tricolores à l'époque, y en avait pas beaucoup et en plus tout le monde s'en foutait. J 'ai vu des familles sur des motos, le père, la mère et leurs enfants, tous sans casque, des voitures bondées avec des portières qui fermaient mal ou pas de portière du tout où les gens se cranponnaient au petit bonheur la chance! du délire et les klaxons ( ah mes oreilles!)

Pour aller à Alexandrie, nous avons roulés pendant des heures (environ 350 km), le paysage, bah c'était le désert, le désert et...le désert et ensuite Alexandrie, ALEXANDRIE, merveilleuse Alexandrie...

Suite au prochain épisode.


Birdy, qui je vous rappelle se connecte de son travail! C'est pas très pro ça!

encore, encore, encore, je bois tes paroles!!!!!!!! :flower:

Alexandrie - Alexandra, les sirènes du port etc.................. vas y, j'attends la suite je ne tiendrais jamais le coup..................


et comme ça, tu continues dis

merci de nous faire partager ton séjour Birdy !
certains détails me rappelent le Maroc

3ème épisode.

Alexandrie, les couleurs de son architecture, ocre, pêche, orangée, sable, et son centre-ville très européanisé ( des magasins de marques françaises très chics mais en version colorée, des tissus, bleu roi, jaune pailleté, or, rouge vif), des ruelles sableuses avec des marchandises odorantes, épicées, parfumées, m'envoutaient totalement. Par contre, la viande étalée en plein sans réfrégirateur à 40°, pas terrible. (j'ai pas beaucoup grossi les premiers temps!) et je vous parle pas des mouches, des mutantes, grosses, noires, génétiquement modifiées, c'est pas possible!

Nous nous sommes installées près d'Alexandrie, à Maamoura, petite ville très européénne. Les travailleurs étrangers (français, allemand, hollandais etc...) demeuraient dans des secteurs bien définis. Nous vivions dans des immeubles de quatre étages, ressemblant auxx nôtres très confortables avec vue ...bah sur des immeubles...et des chats. L'égypte est bien le pays des chats! Je ne l'aurais pas cru si je ne l'avais pas vu de mes propres yeux, y'en a partout, des tous maigres avec une longue tête et des petites oreilles pointues et pas très accueillants, ils font ce qu'il veulent, personne ne les embête, tout un symbole!

Suite au prochain épisode.

Birdy :farao:

Très colorée ta présentation, on croirait lire un livre sur l'egypte, c'est ça, coquine, tu nous recopies les livres ..................... .gif" alt="!" longdesc="79" />

j'adore ta façon d'écrire, encore, encore!!!!!

Le matin, je prenais un petit bus scolaire pour les enfants européens (nous étions une dizaine....dans ce bus). Il nous véhiculait jusqu'au Lycée français d'Alexandrie, le lycée Champollion (tous les lycées français en Egypte s'appellent Champollion, c'est l'égyptologue français qui a déchiffré en premier les hiéroglyphes égyptiens, ceci explique celà).

J'étais complètement déboussolée, on allait à l'école uniquement la matin car l'après-midi il faisait trop chaud, quand je rentrais je travaillais les cours du CNED (enfin, j'aurais dû car il fallait être motivé, moi sans encadrement, j'suis pas très bosseuse...surtout près de la mer chaude...). Chaude mais dangereuse, il y a beaucoup de bancs de sable et autour énormément de courants, ça fait comme des minies tornades sous la mer, mon amie S a bien failli y rester. Je ne sais par quel miracle je suis revenue du banc de sable sur la plage mais mon amie, c'est un père de famille européen et bedonnant qui l'a sortie de l'eau, sans lui, elle y serait encore...La suite au prochain épisode....si vous le voulez bien!

Birdy némo!

vite vite la suite!!!!!

Ah elle sait bien tenir en haleine ses lecteurs.


Birdy, 1er prix goncourt des gazouillis

merci birdy de nous parler aussi bien de ce pays,
ne l'aurai tu pas un peu aimé par hasard? .gif" alt="!" longdesc="79" />

Dis moi Anna, tu as voyagé aussi, allez lances-toi, racontes nous, fais nous voyager. :flower:

C'est vrai que j'ai un petit faible pour l'Egypte. Mon beau-père était yougoslave, à l'époque où existait encore la yougoslavie et où les croates et les serbes se supportaient, bien avant que cela dégénère....

Avec lui, maman et moi avons beaucoup voyagé mais l'Egypte m'a marquée à jamais, je n'ai jamais osé y retourner depuis et puis c'est pas comme si tu y vas en touriste, là tu ne vois que ses trésors et dieu sait s'il y en a, Abou Simbel, les pyramides, les musées, le parc de Montasa (pour les amoureux chut, c'est encore tabou là-bas) mais quand tu y vis, tous les jours tu apprends à connaître les gens et ça c'est un lien très fort et très riche. Si vous saviez comme on a de la chance d'être né en france, faut se le rappeler quand même...Je suis obligée de vous laisser pour aller travailler, ce week-end je continuerai promis.

Birdy one way ticket!

je vous raconterai aussi mes voyages chantal et j'y ajouterai
qq photos si vous voulez bien mais je propose de laisser birdy
continuer de nous faire partager ses souvenirs d'Egypte...
de plus c'étaient en ce qui me concerne des voyages d'agrément
d'une semaine donc rien à voir et nous les faisons avec un voyagiste,
nous ne découvrons que les beaux côtés des pays visités
cela a son avantage, à n'en pas douter, mais on reste très en dessous
de la vraie vie locale, je pense surtout au Maroc bien sur
mais je vous raconterai ...

Merci Annalisa, moi aussi je suis allée en Turquie, en voyage d'agrément avec guide etc............. et on ne nous fait visiter que la partie réservée au tourisme, mais bon, il nous reste les bons souvenirs à faire partager. :flower:

Oh non, parlez aussi de vos voyages sinon mes histoires vont vite devenir "rasoirs"...:roll:


Birdy after shave!

Il faut savoir que lorsque l'on arrive dans un pays étranger, on réalise que effectivement, on n'a pas les mêmes "codes", repères, références, traditions, histoire, fêtes etc...

Je vais vous raconter l'histoire de Fréza. Cette jeune femme de 28 ans était magnifique, grande, fine, des cheveux châtains dorés, épais, très longs et de grands yeux verts, une vraie classe naturelle. Elle était musulmane mais vêtue de façon européénne.

Elle faisait le ménage chez les européens. C'est comme ça que nous l'avons connue. Ma mère et moi (au fait j'avais 14 ans quand je vivais en égypte!), étions intriguées par sa beauté, son intelligence, son ouverture d'esprit : "- Fréza, vous êtes si jolie, vous pourriez faire autre chose et puis vous parlez français et anglais sans accent, vous êtes si capable, pourquoi ne pas travailler dans le tourisme par exemple?"

Elle nous regarda toujours son large sourire : "mais, je n'ai pas le choix, j'appartiens à mon père, c'est lui qui décide.

-mais vous avez 28 ans, ne nous dîtes pas que personne n'a remarqué votre beauté!

-ce n'est pas la question, comme vous me voyez, j'ai 28 ans, j'ai été mariée mais je vis chez mon père.

On se regardait avec ma mère sans rien comprendre, elle continua persque amusée par notre naïveté:

-"Ma mère est morte très jeune, mon père m'a mariée à un homme qui venait d'Arabie Saoudite et qui m'a achetée. Il m'a fait deux enfants et comme je ne pouvais plus en avoir, il m'a répudiée et est reparti en Arabie avec mes deux enfants, que je n'ai jamais revus et comme chez nous une femme divorcée n'a pas le droit de refaire sa vie comme vous européens et bien j'appartiens à nouveau à mon père qui me prend pour sa bonne à vie."

Ma mère et moi étions dans un état presque second, que vouliez-vous ajouter après ça?

Ma mère lui demanda simplement: "quel âge aviez vous Fréza quand on vous a mariée?

-12 ans madame."

Nous sommes devenues très proches ensuite, et un jour, un jeune français est arrivé pour travailler avec mon beau-père. E bien Fréza et lui quelque temps après, se sont sauvés ensemble d'Egypte" et sont allés s'installer en Fance. Nous n'avons pas pu garder le contact car son père etr ses frères la recherchaient pour la tuer "crime d'honneur". Je pense souvent à elle et j'espère qu'elle est heureuse.

Birdy mélancolie

c clair que ces coutumes et traditions nous dépassent complètement
on ne peut pas imaginer cela, nous, en france, on a peine à croire
que des femmes sont encore sous la domination du Père, des frères
et que leur vie est gérée ainsi

Belle fin, je l'espère aussi très heureuse en France.
Malheureusement, j'ai accueilli des jeunes filles du magreb et là aussi, obligée de les cacher de leurs frères qui sont pires que les parents, la mère n'a pas la parole et le père perd son autorité au profit des frères qui tiennent absolument à appliquer leur religion. Bien souvent, elles sont nées en France mais obligées de vivre comme décidé par la famille, d'où bien évidemment, des fugues et des placements en famille.

Il faut savoir, et c'est bien là une réalité, que l'on vend volontiers les femmes ou qu'on les échange pour des bijoux voire des animaux... si si. Il existe différents critères de choix. Un jour mon beau-père revient à la maison en me disant: "j'aurais dû te vendre, j'aurais fait une bonne affaire!"

Ma mère et moi on s'est regardé et mon beau-père nous a expliqué qu'un homme venant d'Arabie Saoudite (décidément!) lui a proposé de "m'acheter". Il lui a dit qu'il lui donnerait de l'or, des moutons et j'sais plus quoi. J'ai adoré la transaction, cela nous a beaucoup amusés mais en fait c'est pas drôle du tout pour les femmes, quand je dis femme, je devrais plutôt dire petites filles.

Le "roi du pétrole" lui a expliqué qu'il paierait cher parce que j'avais la peau très blanche et les yeux clairs, qu'il était dommage que je sois si brune sinon il aurait monté le prix et puis 14 ans, fallait pas trop tarder, disons qu'il était temps de me réserver pour quelqu'un, on va ça dire comme ça! Il a dit à mon père que je serai très heureuse, que j'étais la plus jeune des femmes et que si lui mourait, son jeunes frère se ferait un devoir de s'occuper de moi! (chouette!) ah oui, parce que j'ai oublié de vous dire que ce monsieur frôlait la cinquantaine à l'époque.

Bon voilà pour aujourd'hui, je voulais vous rassurer quand même, malgré ces anecdotes particulières, l'Egypte est un endroit magique, les gens sont chaleureux et nous les femmes partout où nous vivons, nous nous soutenons, comprenons, peut importe notre religion, il y a quelques chose qui nous lie, nous unie, peut-être les enfants n'est-ce pas?


Birdy fait la dance du ventre! (et dieu sait que j'en ai..du ventre!):flower:

Quand on découvre pour la première fois les pyramides, on ressent comme une force, une puissance, une présence, dirais-je même, autour de soi. Il y a des endroits comme cela dans le monde où l'on réalise que quelque chose d'important s'est passé. C'est comme si on voyait les âmes des gens, c'est inexplicable, mais dans ces moments là, la parole ne sert à rien, on respecte les lieux, on les découvre, on est pris dans l'athmosphère des lieux. Même les gens les plus cartésiens sont surpris par cette ambiance qui impose le respect.

Volià comment j'ai vécu les pyramides, en me taisant (chouette, pour une fois!), plus tard évidemment dans un contexte tout à fait différent, ma soeur Cathy, qui chantait dans une chorale, s'est retrouvée pour un concert en Pologne. Elle en a profité pour visiter les camps de concentration et m'a expliqué qu'elle n'a pas pu s'empêcher de pleurer tant elle ressentait le malheur dans ces endroits. Elle m'a dit combien ses jambes tremblaient en s'approchant des camps comme si il y avait un micro climat lourd comme du plomb, quand tu t'approches. La souffrance, la terreur, étaient presque palpables.

Quand je pense qu'il ya des gens qui ne croient en rien!